Le zouglou musique d’animation dans les ceremonies funéraires dans les quartiers populaires d’Abidjan, devint dans les 1990 un mouvement culturel dans le milieu estudiantin avec ses codes et ses couleurs. Les étudiants ivoiriens  de l’époque,  vivant dans des conditions précaires dans les cités universitaires, le zouglou avait cette double fonctions de distraction et de revendication. Avec humour et dérision ce style musical met à nu les réalités vécues par les ivoiriens. Sans ambages cette musique  traite les problèmes socio-culturels et politiques. Sa philosophie est basée sur la culture de l’amour, de l’amitié, de la fraternité et prône l'idéal de la justice et de la paix. Le Zouglou est pour la Cote d’Ivoire ce que le reggae est pour la Jamaïque.

Ce courant musical s’est propagé et a acquis une notoriété internationale grâce au groupe Maggic Système mais avant le zouglou a eu plusieurs ambassadeurs notamment Bilé Didier qui sortit le tout premier album zouglou en 1990 sans oublier Yodé & Siro considérés comme des précurseurs.  

En effet Yodé & Siro est un groupe faisant du zouglou originaire de la Cote d’Ivoire,  composé de Gervais Dali Djédjé, né le 1ᵉʳ janvier 1976 à Gagnoa alias Yodé et de Sylvain Decavailles Aba née le 04 Mai 1977  plus connu sous le nom de Siro.

Ils se rencontrent à Koumassi, tous deux adolescents, au début des années 90 et intègrent  « Espoir Choc » au sein duquel se retrouvait Pat saco et Valérie de « ESPOIR 2000 » et d’El Pazo de « Les Mercenaires ». Ce groupe avait été créé par Julien Goualo dans le but de former les plus jeunes de son quartier au chant et à la percussion.

Quelques moments plus tard Yodé et Siro se retrouvent à Treichville, forment un autre groupe du nom de  « Poussins Choc » avec Petit Denis, Bedel, et Fifi Django.

 Partis pour animer des funérailles dans la ville de Divo, ils rencontrent Sylvain Lenoir venu de France pour ses vacances dans son pays d’origine qui tombe sous le charme de la performance de la formation. Il se propose comme manager, décide de les inscrire à un concours d’orchestre organisé par la marque de cigarette « Malboro ». A l’issu dudit concours le groupe se positionne en première place et se fait remarqué par David Tayorault et Claude Bassolé respectivement arrangeur et mécène culturel.
1996, sous houlette de ces deux derniers les enfants de "gbata" sortent « ASEC-Kotolo » leur premier album sans Petit Denis qui préparait lui aussi son premier album. Cet album connait un franc succès,  « Asec-Kotoko » titre éponyme de l'album qui retraçait avec humour la tragique histoire passée entre la Cote d’Ivoire devint un tube.  

  Toujours avec Claude Bassolé, en 1998 « Asec-Kotoko-Retour » voit le jour leur deuxième œuvre. Ils enchainent les tournées dans la sous-région et en Europe. A la fin de leur tournée en France, Fifi Django et Bedel Major restent à Paris dans l’espoir de se faire d’autres opportunités  en dehors de la musique. Peu de temps après Fifi Django décède à la suite d’un accident de circulation et Bedel s’engage dans différentes compagnies comme percussionniste.

De retour à Abidjan, ne pouvant plus continuer sous le nom « Poussins Chocs » ils optent pour un duo avec pour nom « Yodé & Siro ». En 2000 « Victoire » est sur le marché, 2002 « Antilaleca », 2007 « Signe zo » de succès en succès toutes ses productions ont positionné le groupe comme une vitrine inconditionnelle du zouglou. Engagés auprès des défavorisés, ils portent leurs voix au-delà des ghettos.   

Après une dizaine d'année le duo revient en juin 2020 avec « Heritage » leur 4e album. Toujours avec le même fusil d’épaule de revendication et de sensibilisation. Fidèles à leurs convictions ils lancent un appel au peuple ivoirien à l’union, la paix et surtout l’égalité des chances pour une Cote d’Ivoire prospère qui a tant souffert des crises socio-politique depuis le décès du père fondateur Felix Houphouët Boigny.